Van Gogh et l’Absinthe

Pourquoi « un musée de l’Absinthe »
à Auvers-sur-Oise ?

Musée de l'Absinthe - Auvers-sur-Oise

Van Gogh à Auvers

« Auvers est gravement beau ! C’est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque. »

Mai 1890. Lettre 635, Vincent Van Gogh : Lettres à son frère Théo. Ed Gallimard.

Le 20 mai 1890, après une courte visite chez son frère Théo, Vincent pose ses valises et son chevalet à Auvers-sur-Oise. Il y passera les 70 derniers jours de sa vie et y peindra 74 tableaux dont Le Jardin du docteur Gachet, l’Escalier d’Auvers, le Portrait du docteur Gachet avec branche et digitale, l’Église d’Auvers, Portrait d’Adeline Ravoux, Le Château d’Auvers au coucher du soleil, L’homme au bleuet, Marguerite Gachet au piano, Champ de blé sous un ciel orageux, Champ de blé avec corbeaux, les Racines… ainsi que 45 dessins.

Auvers-sur-Oise est indissociable du XIXe siècle. C’est dans sa seconde moitié, et grâce notamment au développement du chemin de fer, que le village a connu un essor artistique et culturel. Aujourd’hui encore, en déambulant dans ses rues, on ressent toujours l’esprit des artistes célèbres qui foulèrent son sol.

Le séjour de Vincent Van Gogh scellera pour toujours l’amour d’Auvers pour les peintres et l’amour des peintres pour Auvers.

Cette inspiration intense qu’a connu Van Gogh en arrivant dans ce village, beaucoup d’artistes l’ont ressentie avant lui. Dès 1860, le peintre Charles-François Daubigny s’y installe. Très vite, ses amis peintres, dont Camille Corot, viennent lui rendre visite. En 1872, le docteur Paul Gachet s’y installe à son tour. Il y accueillera jusqu’à la fin de sa vie des artistes tels que Paul Cézanne et Camille Pissarro. Après le passage de Vincent, Auvers continuera à inspirer artistes et auteurs tels que le Douanier Rousseau, Maurice de Vlaminck, François Coppée, Otto Freundlich… Encore aujourd’hui, Auvers-sur-Oise reste un berceau de la création avec de nombreux peintres installés.

Musée de l'Absinthe - Auvers-sur-Oise
Van Gogh, auvers sur oise - musée de l'absinthe

Van Gogh et l’absinthe

En mars 1886, Van Gogh quitte Anvers pour rejoindre son frère Théo à Paris. Deux mois après leur retrouvaille, ils s’installent au 54 rue Lepic à Montmartre. Théo lui fait découvrir la vie bohème et l’agitation parisienne.

À la fin de l’année 1886, à l’atelier Cormon, Vincent fait la connaissance de ses futurs grands amis : Émile Bernard et Henri de Toulouse-Lautrec. Grâce à ses rencontres, il côtoie un cercle d’artistes composés entre autres de Georges Seurat, Camille Pissarro, Paul Gauguin ou Paul Cézanne. Vincent développe plusieurs techniques de peinture et  découvre l’impressionnisme, le pointillisme, l’art Japonais qui influencera profondément son œuvre.

Ce bouillonnement artistique est indissociable de l’effervescence festive ! Vincent découvre, grâce notamment à Toulouse-Lautrec, cette boisson à la mode que tout Paris s’arrache : L’absinthe ! Les soirées enfumées dans les cabarets parisiens ou au Tambourin laisseront des traces… Les désastres de l’alcool, et de l’absinthe en particulier, seront en partie responsables de son envie de partir en Provence… loin de la décadence parisienne.

Je doute de plus en plus de la véracité de la légende Monticelli, absorbeur de quantités énorme d’absinthe. Considérant son œuvre, il me parait pas possible qu’un homme énervé par la boisson, ait fait cela. Lettre du 20 avril 1888 – 477F

En proposant un voyage au cœur du XIXe siècle et de son ébullition artistique, sociale et culturelle, le musée de l’Absinthe s’inscrit dans cette époque qui lui est si caractéristique… et pittoresque.